Mon Chemin du Puy en Velay à St Jacques

Lundi 21 Mai 2007

BURGUETTE - LARRASOANA
24 Kms –

« Gîte Municipal- bien situé, surpeuplé- éviter l’annexe»

Lever à 6 h 30, et là je constate de nombreux boutons sur mes cuisses, des restes du gîte de St Jean Pied de Port ,traitement à la Bétadine.

Départ à 7 h 15,erreur stratégique,une « pena » proposait à partir de 7 h30 le « désayunos » petit déjeuner en Espagnol, vous constatez mes progrès! ne souhaitant pas attendre, direction Larrasoana !!!

Nous découvrons la Navarre Pyrénéenne lors de cette étape, très difficile et fatiguante compte tenu des ascensions et des fortes descentes en plaine, ponctuée de magnifiques paysages et de ravissants villages dont les fermes navarraises sont souvent blasonnées.
Croisons de nombreux pèlerins, hier soir, ils étaient 123 à la Collégiale Roncesvalles le temps est frais mais le soleil est toujours présent.
Arrivons enfin au bout de 7 Kms à Espinal pour le petit-déjeuner et faire le plein de provisions.

Vers midi dans une descente, je vois un pèlerin, Roger, assis en train de pique niquer, un drapeau Breton flotte sur son sac et lui demande « Tu es Breton, mais d’où?», nous découvrons que nous étions il y à 45 ans, dans la même école, la même classe de 3 éme à l'école St Georges à Gouarec dans les Côtes d’Armor bien qu'habitant Versailles j'étais en pension dans cette école,lui externe, et jamais revu depuis!!
De plus il habite Laniscat à 5 Kms de mon fils Jean-Louis, il est parti de chez lui pour Santiago . C'est super,nous nous retrouverons ce soir au gîte.

Lors de traversée de l’usine de magnésite, je vois un pèlerin de loin ,c'était Pascal, le médecin de Ste Eulalie en Ardèche, que j'avais croisé lors de ma semaine d’entraînement entre Lectoure et Aire sur Adour,qui avait fini son chemin et rentrait amaigri de Santiago,sa veste de chasse en lambeaux,ses mains remplies de mycoses.Il allait écrire un livre.
Il se souvenait bien de notre rencontre. «Tu sais, André, tu vas trouver le bonheur, profites-en bien, pour moi c’est fini»,Il s'est mis à pleurer,c'était vraiment très fort ,cet échange là.Il n'a pas voulu me donner ses coordonnées.

A Lintzoain, nous passons devant Los pasos de Roldan (les pas de Roland) matérialisés par des dalles de pierres, croisons des pèlerins à Cheval,avant de s’arrêter quelques instants sur la tombe d’un pèlerin japonais de 64 ans mort d’épuisement.

Arrivés au gîte municipal vers 14 h 00, un vrai «bor…» 70 personnes attendent l’ouverture à 15 h. Aucun ordre de priorité mis en place, aucun respect. A l’ouverture, une bousculade pour entrer,c'est cela le Camino en Espagne!

Décidons d’attendre un peu de calme pour nous inscrire, sommes installés dans l’annexe située au fond d’une cour dans un garage, lits doubles accolés à étage, les douches et wc mixtes dans un algeco situé dans la cour.

Tout est fermé ou réservé dans le village pour une équipe de TV Espagnole, qui fait un reportage sur Le Camino. Dînons au gîte avec Roger, Jean-Claude le marin de Riantec et deux jeunes femmes d'Ambarès en Gironde.

Après le dîner, avec Roger nous évoquons nos souvenirs de l’époque, me donne des nouvelles de Robert l'ancien Directeur de l'Ecole qui l'a rencontré avant de partir sur le Chemin , des anciens ami(e) s de l’école..... Sommes très heureux et émus tous les deux de nous retrouver.

Arrivés dans la « niche à dormir» un froid glacial!,n’ayant ni duvet, ni couverture André dort tout habillé. Sylvain dans son drap sans couverture et moi dans mon duvet,et, malgré cela, j’ai eu froid une bonne partie de la nuit.

Coucher à 21 h 45